Delon, Hallyday, Naceri… Pourquoi les stars sont-ils attirés par le Milieu ?
Chanson, cinéma, télévision, sport, politique, finance…
Une star, c’est une clientèle, un réseau d’influence. Un gros portefeuille.
Au mieux un associé cinq étoiles qui peut prêter sa voix, son nom, son portefeuille. Il est auréolé d’une forme d’impunité, les affranchis adorent. Imaginez la scène : Paris. Bras dessus, bras dessous, Delon quitte Imbert, présenté alors comme « le parrain du Milieu français » devant le 36 Quai des Orfèvres. Il y est reçu en grande pompe par les tauliers du 36 qui l’ont bombardé président du célèbre Prix littéraire. Ce n’est pas du cinéma : c’est la vie des affranchis, celles que les caves adorent… On serait aux Etats_Unis, il y aurait déjà une série en tournage, style « Les liaisons dangereuses », l’impensable touchant au sublime…
Et à tout seigneur, tout honneur :
Décédé le 18 août 2024, Alain Delon est un « ange noir » au double visage, l’un des Français les plus célèbres au monde, et un proche, « très proche » comme me l’a affirmé plusieurs policiers et gangsters français, du Milieu, du crime organisé français et américain. Il emporte avec lui bien des secrets qui le lient aux stars du grand banditisme, du Milieu, et de leurs complices, qu’il a fréquenté toute sa vie, mais pas tous, loin de là. C’est ce que je raconte dans plusieurs chapitres du livre, une centaine de pages qui reprend la chronologie de ses films et de ses aventures borsalinesques. Je ne connais pas un acteur français ayant été aussi près du Milieu, associé à ses plus grandes figures : Delon appréciait la compagnie d’hommes, comme lui, sortis du ruisseau, séduisants et courageux, et surtout fascinés par la transgression. Il appréciait la compagnie des femmes sulfureuses et des armes sulfateuses.
Alain Delon l’avait affirmé à la télévision dans les années 1960 : « J’ai toujours rêvé d’être un gangster. »
Le cinéma et ses relations lui ont permis de toucher son rêve du bout des doigts, un rêve qui aurait pu tourner au cauchemar, à y perdre sa vie. Chevaux, casino, boîtes de nuit, organisation de matchs de boxe, guerre entre l’équipe d’Imbert dit « le Mat » (en raison de ses yeux de chat, rien à voir avec « le fou »), qui vit l’essor de la Brise de mer et des boss actuels du Milieu corso-marseillais, et celle de « Tant » Zampa, sans oublier la protection pendant un demi-siècle de François Marcantoni, dit le Commandant et de bien d’autres ronflants et familles…
Ce n’est pas qui le dit mais Delon lui-même dans Le Figaro (2019) : « J’étais le fils spirituel de Mémé Guérini, sa fille m’aimait bien, lui aussi. Quand je me suis cassé la jambe sur le tournage de ‘’L’Insoumis’’ (en 1964), en quelques minutes, une ambulance était là. Mémé avait téléphoné à des motards pour l’escorter. »
En 1986, il manque de se faire assassiner par un proche d’un voyou associé à Anthony Delon…
Le 6 décembre 2017, Jean-Philippe SMET, plus connu sous le nom de scène de Johnny Hallyday, s’est éteint. Dans le livre Stars & Truands, paru chez Fayard en 2013, j’ai essayé de comprendre comment une star de la chanson populaire a été, souvent malgré lui ou pourquoi à l’insu de son plein gré, happé par le #clairobscur de la voyoucratie internationale.
Suite à un long travail de documentation, d’entretiens avec des truands, j’ai écrit plus d’une centaine de pages qui décrivent un artiste pris dans un engrenage infernal dont il a su, sans aucun doute, éviter nombre de pièges.
Mais à quel prix ? Cocaïne, alcool, optimisation fiscale, dettes abyssales, femmes fatales, eaux troubles du monde de la nuit… La déclaration de Bernadette Chirac, en 2004 sur Canal + donnait le ton : « Ceux qui attaquent Johnny ne savent pas ce qu’ils font. » Intouchable Hallyday, mais pas immortel, Smet.