« Paris. Septembre 2000. Une civière. Le Belge était à deux doigts d’emboucaner la planète. On vient de lui casser la baraque. Il aurait dû écouter mes conseils, à moi, Cheker. Dans le Milieu, il faut choisir son camp, ne pas rester a cheval. Il y a au moins deux Milieux dans le Milieu. Le Grand et le Petit. Et tant que ça dégage dans le Petit, ça arrange le Grand. Le Belge le savait. Il a offert sa poitrine aux balles des tueurs. Pas son dos. D’après les flics, malgré une vingtaine d’années passées en prison, Max Vander était l’un des plus puissants voyous de France. Tombeur désigné de Zampa et des Napolitains, il jouissait d’une aura remarquable cumulant le titre de Parrain et de juge de paix. Il associait des équipes fichées au grand banditisme aux nouveaux clans investis dans le marché très lucratif des baraques, les machines à sous clandestines. A Paris, EN BAS, dans le Sud, tout autour de la planète. Et avait une idée fixe. Casser la baraque. Pour ça, Max Vander pouvait compter sur ses multiples contacts au sein de la Police judiciaire, de la Justice, de divers ministères, et institutions locales, de cabinets d’avocats, dans le monde du sport et chez les journalistes. Fascinant. Troublant. Génial. Pourtant, au cours de mon enquête, on m’a rapporté que le Belge n’était qu’un parrain de prison, privé de sa plus grande force : la liberté. Qu’il n’était qu’un tigre de papier, manipulé par des hommes puissants qui hantent les couloirs de la Cinquième République. Des condés voyous, des juges marrons, des politiques canailles. Une autre facette du Grand Milieu. Un juge me l’a dit. Les parrains d’aujourd’hui ne portent plus de borsalino, ni de chaussures bicolores. Ils confient leurs attaché-cases à des spécialistes à leur solde en cravate et nœud papillon. Est-ce aussi simple ? Balader son chien au coin d’une rue parisienne, passer le plus clair de son temps dans les hippodromes, est-ce le vrai quotidien d’un Parrain ? Le Belge n’a-t-il pas été trompé par le Milieu ? Par ses proches ? Et les flics, les journalistes ne se sont-ils trompés de Parrain ? Je me suis promis, moi, Cheker, pour l’honneur, de m’inviter dans les coulisses d’une autre Histoire, celle du Milieu. Le Grand. Avec une obsession, une seule. Éviter le piège de la manipulation. »

Après Emboucaner la planète, Casser la baraque, second tome de la vie du Belge, poursuit la formidable saga du grand banditisme et de trafics en tout genre à travers le monde. De 1979 à 2000, il nous éclaire sur l’histoire d’un Milieu moins marginal qu’on le croit. Là où la réalité dépasse et de loin la fiction.