Organisées d’abord dans les discothèques américaines, au milieu des années 1980, puis dans des champs, tunnels ou festivals, les raves ou free parties sont devenues un phénomène de société : plusieurs dizaines de milliers d’individus s’y rendaient chaque week-end au cours des années 1990. Qu’allaient-ils expérimenter ?
Soirées clandestines et soirées officielles : existe-t-il une différence importante dans l’usage de produits psychotropes ?
Tout au long de la nuit, les DJ se relaient pour maintenir le teufer ou raver dans sa quête absolue de transe, obtenue souvent de façon artificielle par la consommation d’acide ou d’ecstasy. Certains restent scotchés des heures, du soir jusqu’au petit matin, devant des murs de décibels qui les emportent dans des danses mécaniques.
D’autres déambulent de sons en feux, à la recherche de produits licites ou illicites.
À partir d’informations recueillies auprès des acteurs institutionnels, et d’enquêtes sur le terrain, Thierry Colombié, Nacer Lalam et Michel Schiray présentent les adeptes des soirées, dévoilent la diversité de leurs comportements, quand ils sont consommateurs de psychotropes, et leurs stratégies face à la répression policière et judiciaire.
En analysant les filières d’approvisionnement, les trois chercheurs révèlent la pénétration progressive des drogues de synthèse (Ecstasy, LSD, amphétamines) dans les autres marchés de drogues d’origine naturelle (cocaïne, héroïne, cannabis et dérivés). Et aussi l’infiltration des milieux criminels, issus du grand banditisme et à la tête d’empires de la nuit, les véritables trafiquants de rave.

Se procurer le livre ? Allez sur le site de la FNAC

note de l’auteur : début 2021, voilà vingt ans que le livre a été publié ! Même si la législation s’est considérablement durcie, privilégiant la saisie du matériel sonore et des véhicules, les raves n’ont jamais disparu. Le premier confinement de mars 2020, lié à la pandémie de la Covid19, a donné un coup de fouet à l’organisation de teufs, free parties ou rave sur tout le territoire. Lors du réveillon, ce sont environ 2500 personnes qui se sont données rendez-vous en Bretagne autour de sound systems. Mais comme le dit un adepte des teufs, et pas que de free-parties, dans Libération : « C’est important de célébrer la fin de cette année pourrie ».